Message aux comités locaux et adhérents d’Attac

Publié le dimanche  30 juillet 2006

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En complément de cette déclaration vous pouvez prendre connaissance du communiqué du Bureau d’Attac du 26 juillet 2006

Une douloureuse clarification

Le 27 juillet 2006

Samedi 22 juillet, huit d’entre nous ont assisté au CA en tant qu’observateurs. Ils n’ont donc participé à aucun vote. Il ne s’agissait pas de donner une quelconque légitimité à un « CA » qui, au vu du soupçon de fraude, ne pourra jamais en avoir, que nous siégions ou que nous ne siégions pas. Mais par notre présence nous avons affirmé notre attachement à l’avenir d’Attac, association qui appartient à nous tous. En début de réunion, nous avons fait une déclaration que vous trouverez à la fin de ce message. Le demi-CA ne l’a pas prise en compte, n’en a même pas débattu. Ce qui confirme qu’il entend représenter toute l’association à lui seul.

Aujourd’hui, l’hypothèse d’une fraude électorale sort renforcée de la convergence de multiples études, qu’elles soient le fait de membres du Conseil scientifique d’Attac ou d’experts non membres de notre association.

Jacques Nikonoff tente maintenant de réfuter les conclusions convergentes des études en affirmant - contrairement à toute observation un peu approfondie des faits - que les conditions chaotiques du dépouillement pourraient avoir provoqué les aberrations statistiques constatées par tous. Le demi-CA à même voté, à l’unanimité moins Régine Tassi, un rapport rédigé par l’un de ses membres qui expose cette théorie sans d’ailleurs pouvoir la démontrer.

Enfin, un fait important demeure à ce jour : l’absence de mise en place d’une commission d’enquête indépendante. Demandée dès le 27 juin par 29 fondateurs, elle aurait dû être un préalable à la fourniture de données aux statisticiens. Bien évidemment, cela ne saurait s’expliquer, comme l’a prétendu Jacques Nikonoff devant son demi-CA, par le refus de René Passet à en assumer la présidence. Si Jacques Nikonoff avait voulu jouer la montre et l’enlisement, il ne s’y serait pas pris autrement.

Finalement, a été prise la décision de constituer un groupe de travail paritaire, avec pour mission la rédaction pour le 10 août, soit près de deux mois après l’AG de juin, d’une note de cadrage en vue de constituer cette commission.

Face aux nombreuses prises de position de comités locaux en faveur de l’organisation de nouvelles élections, le CA en a décidé de la date : elles auront lieu le samedi 9 décembre 2006.

Mais nous sommes inquiets : durant les mois qui nous séparent de cette date, l’association, mise sous la tutelle d’un CA dont la légitimité n’est pas reconnue, poursuivra la traversée d’une crise politique et financière. C’est pourquoi nous avons rappelé notre exigence d’une AG à la fin Octobre. Cette date permettait de rapprocher le moment de la relance d’Attac, tout en laissant le temps de l’information et du débat sur les deux projets qui sont maintenant clairement affichés pour Attac. L’un est dans la continuité de ce qui a fait le succès fulgurant de notre association. L’autre remet radicalement en question la nature d’Attac, et fait de celle-ci une organisation dont le fonctionnement s’apparente à celui de la plupart des partis politiques.

Ceci ne peut nous faire oublier le fait sans précédent à Attac : cette fraude, qui atteint notre identité au cœur. Elle ne saurait être passée par pertes et profits. Préserver l’avenir d’Attac passe par un sursaut moral, qui, au-delà des positions des uns et des autres, doit être aujourd’hui notre préoccupation essentielle.

Toute la lumière doit aussi être faite sur la responsabilité de l’organisation de la fraude. Pour la commettre, il fallait entrer dans le local d’Attac. Il importe donc de savoir qui possède la clef de la porte blindée du siège de l’association. Si on exclut les salariés, dont on voit mal pourquoi ils auraient organisé une telle opération, il convient donc de s’interroger sur :

1) qui, en dehors d’eux, pouvait matériellement la mettre en oeuvre,

2) qui a profité de cette manipulation,

3) qui, dans Attac, avait politiquement intérêt à une telle manipulation des urnes.

Il nous apparaît que le rétablissement d’un minimum de sérénité nécessaire à l’organisation d’une nouvelle élection passe par l’annulation de la désignation du président, des vice-présidents, de la secrétaire générale et de l’ensemble du bureau par un « CA » illégitime. De plus, par simple honnêteté, ceux qui ont directement bénéficié de la fraude et qui n’auraient pas été élus sans elle, doivent démissionner.

En conséquence, la situation exceptionnelle que nous vivons nécessite que soit mis en place un exécutif provisoire paritaire qui donne la garantie que notre association ne soit pas dirigée unilatéralement.

D’ailleurs, ce samedi 22 juillet notre délégation d’observateurs a pu à nouveau mesurer que, pour Jacques Nikonoff, être à la tête d’une majorité, c’est être le décideur. Pour exemple, notre demande d’avancer à la fin octobre l’AG qu’il voulait placer le 9 décembre, puis notre proposition de trouver un consensus sur la date du 18 novembre, ont donné lieu à une surdité sans faille (si ce n’est Régine Tassi et Danielle Goussot qui ont demandé, mais en vain, de l’avancer d’une semaine, soit au 2 décembre).

Même unilatéralisme dans la préparation de l’université d’été. Un groupe paritaire a été mis en place et s’est réuni durant le CA de ce samedi 22. Un accord a été trouvé sur l’équilibre entre les filières et la présence des différentes sensibilités d’Attac dans l’animation des séances. Toutefois, ce mardi 25 le bureau l’a remis en question et en a rompu les équilibres politiques. (Le bureau n’a pas procédé à une simple « validation », contrairement à ses propres affirmations contenues dans un communiqué diffusé jeudi 27 juillet à des milliers de militants sur la liste « informons »).

Pour finir, nous exprimons notre condamnation de l’aggravation du manque de respect de Jacques Nikonoff et Michelle Dessenne à l’égard de certains salariés, à qui nous exprimons toute notre solidarité.

Et nous sommes des plus inquiets depuis l’annonce, ce mercredi 26, du dépôt d’une plainte en diffamation par Bernard Cassen et Jacques Nikonoff à l’encontre de Thomas Coutrot, au sujet de son texte « Comment l’impensable est devenu possible » ; et de la menace qu’ils ont explicitement adressée à toutes les militantes et tous les militants qui auraient diffusé par voie électronique ou par publication sur un site WEB, un message pouvant porter atteinte à l’honneur et à la considération du Président d’honneur et du Président.

Notre association entre dans une phase aiguë de mise au pas.

En ce qui concerne l’avenir, nous ferons tout pour qu’Attac sorte de cette crise et appelons chaque adhérent à garder confiance en cette perspective. Nous pensons que notre association peut continuer à jouer un rôle important dans le mouvement altermondialiste. Nous pensons qu’elle peut toujours être un lieu pour faire de la politique autrement. Mais nous devons nous en donner les moyens, rapidement.

Déclaration des 20 élus non siégeant,

Lue par une délégation d’observateurs au CA du 22 juillet.

Dans une situation de crise, où le Conseil d’administration est entaché d’une présomption de fraude, mise en évidence par toutes les études, tant internes qu’externes, nous maintenons notre position : nous ne siégeons pas au Conseil d’administration, mais envoyons ce jour un certain nombre d’observateurs pour mettre en débat 4 points :

Considérant que l’élection du CA est entachée d’une présomption de fraude, mise en évidence par toutes les études, tant internes à Attac qu’externes, l’institution qui tient lieu actuellement de CA décide de fixer la date de la prochaine élection à la fin du mois d’octobre 2006.

La dénaturation des résultats de l’élection de juin 2006, mise en évidence par toutes les études, rend caduque la désignation du bureau qui en résulte. En conséquence, cette désignation est déclarée nulle et non avenue.

Dans l’attente d’une nouvelle élection du CA, il est procédé à la désignation d’un exécutif provisoire, paritaire, chargé de gérer les affaires courantes, de poursuivre la préparation de l’Université d’été et d’organiser la tenue d’une nouvelle élection.

Dans le cadre de la préparation d’une nouvelle élection du CA, les comités locaux sont seuls maîtres d’œuvre de l’organisation des débats qu’ils souhaiteraient organiser pour éclairer les enjeux.


Le communiqué du Bureau d’Attac du 26 juillet 2006


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