La presse britannique réagit à l’article de Giscard dans Le Monde

Publié le jeudi  1er novembre 2007
Mis à jour le mardi  6 novembre 2007
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AFP - Mardi 30 octobre, 15h58

LONDRES (AFP) - Valéry Giscard d’Estaing a fait irruption dans le débat en Grande-Bretagne autour d’un référendum sur le traité simplifié européen, en estimant que les modifications apportées par rapport à l’ancien projet de Constitution visaient surtout à éviter des consultations populaires.

La différence entre le nouveau et l’ancien texte est « une différence d’approche plus que de contenu », écrit mardi dans une tribune à The Independent (centre-gauche) l’ex-président de la Convention qui avait rédigé le projet de Constitution rejeté en 2005 en France et aux Pays-Bas.

Expliquant que le changement le plus notable entre les deux textes réside dans l’abandon du mot Constitution, l’ancien président français constate que « les propositions originelles du traité constitutionnel sont pratiquement inchangées ».

« Elles ont simplement été dispersées dans les anciens traités sous la forme d’amendements », reprend-il. « Pourquoi ce changement subtil ? Avant tout pour éloigner toute menace de referendums en évitant de recourir à une quelconque forme de vocabulaire constitutionnel. »

Cette déclaration et des remarques identiques formulées vendredi dans le Monde ont été immédiatement saisies par la presse britannique en majorité eurosceptique, qui mène une vive campagne active en faveur d’un référendum, auquel s’oppose tout aussi fermement le gouvernement travailliste de Gordon Brown.

« Quelle arnaque ! », s’exclame le Sun dans son éditorial : « Le roublard Valéry Giscard d’Estaing (..) a vendu la mèche au sujet de sa Constitution européenne bien-aimée. »

« Maintenant, nous savons, et cela vient de la meilleure autorité sur le sujet, que les quelques changements n’étaient pas purement symboliques, mais établis avec le but délibéré de nous déposséder de notre vote », s’indigne le Daily Mail.

« C’est à vous de voir, M. Brown. Serez-vous de mèche avec cet affront fait à la démocratie ? Ou donnerez-vous maintenant au peuple son mot à dire ? », lance ce journal à l’adresse du Premier ministre.

Le gouvernement travailliste dirigé par Tony Blair, le prédécesseur de M. Brown, s’était engagé à organiser un référendum sur le projet de Constitution européenne, mais il en avait été épargné après le "non" des Français et Néerlandais en 2005.

M. Blair comme M. Brown, depuis qu’il lui a succédé à Downing Street en juin, ont argué que le nouveau traité ne nécessitait pas d’être soumis à consultation populaire, au motif qu’il ne s’agissait plus d’une Constitution et que Londres avait obtenu des dérogations avec le respect de ses « lignes rouges » dans le texte final. « Les protections que nous avons négociées préservent l’intérêt national » a déclaré M. Brown devant le Parlement.

Les dirigeants européens ont approuvé lors du sommet de Lisbonne, les 18 et 19 octobre, le nouveau traité simplifié, qui doit permettre à l’Union européenne de mieux fonctionner à 27. Ce texte doit être signé le 13 décembre dans la capitale portugaise, puis il devra être ratifié dans les 27 pays de l’UE. A ce jour un referendum n’est prévu que dans un seul pays, en Irlande, pour des raisons constitutionnelles.


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