Ohne

de Dominique Wittorski
Publié le vendredi  25 janvier 2008

popularité : 5%

Ohne
de Dominique Wittorski

LE 10 AVRIL 2008 à 20H30

À L’ESPACE CULTUREL ANDRÉ MALRAUX
2 PLACE VICTOR HUGO 94270 LE KREMLIN-BICÊTRE
M° : KREMLIN-BICÊTRE(ligne 7)

RÉSERVATION : 01 49 60 69 42
Contact / Marie-Hélène Saez / RP

TARIF RÉDUIT RÉSERVÉ AUX ADHÉRENTS D’ATTAC : 12 euros (au lieu de 18 euros)


C’est trois fois l’histoire d’un homme,
Ohne, qui perd son boulot. Il se retrouve seul, avec son savoir - qui est très mince - face à une administration en charge de l’emploi et de la misère, face aux formulaires qu’il faut remplir, face à l’employé administratif… Seulement Ohne souffre d’une incapacité à employer le langage comme tout le monde. Le premier Ohne, de la première histoire, c’est Ohne S., qui parle sans sujet. Le deuxième Ohne, de la deuxième histoire, c’est Ohne V., qui parle sans verbe. Le troisième Ohne, qui servira à raconter la même histoire mais d’une troisième façon, c’est Ohne W., qui parle sans compléments - il utilise les attributs, les adverbes, les prépositions… mais aucun complément d’objet, de lieu ni de temps. C’est donc trois fois l’histoire d’un homme que sa méconnaissance des mots marginalise totalement.
Dominique Wittorski

Ohne met en scène, en les mêlant, le tragique de l’exclusion et le burlesque qui peut naître des efforts pour la combattre. Ohne, héros d’un face-à-face terrible avec l’Administration, lutte avec son langage diminué, il est pathétique et drôle, incisif ; il bouscule tout par ses raisonnements et force l’écoute. Les employés lui répondent avec leur assurance réglementaire, ils sont comiques, terrifiants, et finalement touchants dans leur essai de comprendre et d’aider. Chacun est à la fois ouvert et fermé, le mélange nous fait rire, d’un rire grinçant qui nous renvoie à la dureté des temps et à la chaleur de l’autre.

Mise en scène
Dominique Wittorski
Avec
Alexandre Aflalo
Raphaël Almosni
Yves Arnault
Caroline Guth
Dominique Wittorski
Scénographie
Thierry Grand
Lumières
Sylvie Mélis
Costumes
Natacha Gauthier
Assistante à la mise en scène
Caroline Guth
Production
Pétrouchka.
Coproduction
Théâtre des 2 Rives (Rouen) ; Atelier Théâtre Jean Vilar, Louvain-la-Neuve (Belgique) ; Festival de Spa (Belgique) ; Fédération des Associations du Théâtre Populaire ; Théâtre d’O (Montpellier).

LA PRESSE :

Des extraits :
«  Le texte n’est pas que très drôle (hilarant), il est également intelligent et incisif »
« Les trois parties de la pièce comportent suffisamment de variantes pour ne pas tomber dans le répétitif. L’ironie, la surprise et la drôlerie maintiennent notre intérêt durant tout le spectacle
 »
Planète Québec

« Caustique, comique »
« Noir et lucide, voilà les mots qui viennent à l’esprit quand on fréquente Dominique Wittorski et son écriture
 »
Le Soir

« Ohne incarne toutes les différences et il passe pour un con, parce que le con est toujours différent, et que le différent est forcément un peu con »
Vers l’Avenir

« Une oeuvre noire, lucide mais où l’humour domine pourtant et qui livre une réflexion sur le système social »
Le Midi Libre

Et les articles in extenso :
Primo, l’article consacré à une lecture de "Ohne" au Théâtre du Trident à Québec, paru sur Planète Québec
« Suis pas un con, suis pauvre » déclare Ohne sans utiliser de sujet. Dans cette première partie, jamais il ne dit « je » ni « moi ». Ohne s’absente de sa propre vie. Il éprouve une difficulté de langage qui l’empêche de communiquer adéquatement avec le monde ; et qui occasionne maints imbroglios et incompréhensions quand il se présente à l’Agence nationale pour l’emploi… L’employé qui le reçoit en entendra décidément de toutes les couleurs – et réagira de mille et une manières. « Penser l’autre con est racisme », dit-il encore, comme si besoin était d’une preuve supplémentaire à sa première allégation…

Dans un deuxième temps – deuxième jour d’attente dans le bureau de l’ANPE – Ohne parle cette fois… sans verbes ! Le monde s’absenterait-il à son tour de lui ? Enfin, dans une troisième tentative pour obtenir un emploi, il s’exprime avec des verbes seulement. Cette fois, on dirait bien que ni lui ni le monde n’ont de prise l’un sur l’autre.

Le personnage de la mère (Érika Gagnon), qui intervient à la fin de chaque épisode pour tenter de sauver in extremis une situation de plus en plus désespérée, dira : « Pour travailler, moins t’as d’opinions, plus t’es apprécié. » Le texte n’est pas que très drôle (Sylvio Manuel Arriola en triple employé est hilarant !) ; il est également intelligent et incisif. Durant l’échange suivant cette première lecture des Lundis du Trident, Jonathan Gagnon, qui incarnait Ohne, nous a parlé de la difficulté (qu’il a merveilleusement surmontée, croyez-moi !) à s’exprimer par phrases ainsi tronquées d’éléments si habituels au langage « normal ».

Le jeune auteur bruxellois Dominique Wittorski se sert du personnage de la mère pour nous offrir quelques statistiques sur les difficultés d’expression d’un nombre important de personnes – effarant ! Il l’utilise encore pour souligner l’inaptitude du système à traiter les cas particuliers. La mère dit par exemple du fameux formulaire bleu si difficile à remplir que c’est à l’employé qu’il procure du travail, non à son fils… Les trois parties de la pièce proposées comportent suffisamment de variantes pour ne pas tomber dans le répétitif. L’ironie, la surprise et la drôlerie maintiennent au contraire notre intérêt durant toute l’heure et demie du spectacle.

Véronique Côté, responsable de la mise en lecture, nous a fait remarquer combien cette difficulté langagière a tendance à se répandre, avec la manière dont nos adolescents clavardent maintenant sur le Net. Un spectateur a rapporté cette intéressante réflexion d’un philosophe dont j’oublie le nom : l’homme s’est trompé en inventant le langage – si lent et souvent inadéquat – pour traduire une pensée rapide et subtile. Peut-être devrions-nous cesser de parler et nous tourner vers une autre forme de communication plus satisfaisante, moins frustrante…

L’auteur nous offre ici tout un exercice de style, véhiculant qui plus est un message social d’une grande richesse. L’une de ses notes accompagnant le texte disait : « La société intègre ou élimine »…


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