Soutien au cinéma Le Méliès et aux trois personnes suspendues

Publié le vendredi  14 décembre 2012

par  Faugeron Daniel
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Soutien au cinéma le méliès

L’arbre qui cache la forêt.


On cherche à abattre

  • un homme
  • une équipe
  • un projet

Pour la troisième fois en un an, le cinéma municipal le Méliès
(pour les adhérents - celui que nous avons décidé de soutenir au travers de l’association Renc’Art au Méliès) est mis en péril par la ville.

Jeudi 6 décembre, comme vous le savez, Renc’Art au Méliès fêtait ses 10 ans d’existence au studio Berthelot. Au moins 110 personnes ont participé à l’événement. Quelques heures plus tôt, la municipalité de Montreuil a publié un communiqué où elle indiquait avoir porté plainte contre X pour "détournement de fonds" ; le directeur artistique, Stéphane Goudet (redevenu "directeur" le temps de le sanctionner), et deux autres agents de l’équipe étaient suspendus de leurs fonctions, le temps indéterminé de l’enquête, et interrogés sans ménagement par l’administration interne, qui n’a jamais caché son hostilité à son égard.

Cette nouvelle atterrante a fortement perturbé le sens de notre fête.
Depuis un an aujourd’hui, sans dételer, la municipalité s’en prend avec un acharnement pour le moins suspect au personnel de notre cinéma.

On attaque un homme, une équipe, un projet.

un homme

Souvenons nous, en mai dernier, en plein festival de Cannes, la Ville fait paraître sur son site puis dans la presse une double annonce concernant le recrutement d’un directeur pour son cinéma municipal.
Et ceci, après avoir diligenté une première enquête administrative touchant Stéphane Goudet, à la suite d’une plainte d’un agent du cinéma sur son management.
Soutenu par 14 agents de l’équipe sur 15, après une âpre bataille de notre association, des spectateurs et de professionnels du cinéma, la municipalité propose finalement de mettre en place une direction bicéphale, fondée sur le recrutement d’un directeur administratif et le maintien du directeur artistique, sans lien hiérarchique entre les deux. "Beaucoup de bruit pour rien", concluait la maire. C’était une sortie de la crise par le haut et nous avions confiance…

une équipe

Aujourd’hui, c’est une partie de cette équipe qui est attaquée, sans doute parce qu’en menaçant de faire grève pour dénoncer les pratiques maltraitantes de la ville, elle s’est montrée trop solidaire et trop soudée. Il faut donc la salir, diviser, éclater.

Les termes sont savamment choisis : "détournement de fonds publics", "caisse noire"…

Qu’en est-il en vérité ?
Comme de nombreux exploitants, la diffusion de films dits non commerciaux (documentaires, films de collectionneurs, soirées organisées par des associations, festivals, œuvres n’ayant pas reçu de visa d’exploitation du CNC), soit une dizaine de séances sur 4000 par an,
nécessite une comptabilité spécifique.
Que dit le Centre National du Cinéma (http://www.cnc.fr/web/fr/descriptif-complet6) ?

« On entend par séance non-commerciale une séance, gratuite ou payante qui échappe aux dispositions du contrôle des recettes, à savoir qu’elle ne donne pas lieu à l’utilisation d’une billetterie agrée par le CNC, à l’émission et la transmission de bordereaux et donc à la perception et à l’acquittement de la taxe sur les entrées.
Ces séances restent exceptionnelles. »

Voilà en vérité ce que la municipalité appelle « caisse noire » et « détournement de fonds publics »…

Ces quelques mots suffisent à jeter le discrédit et à suggérer, pourquoi pas, des enrichissements personnels, à faire fantasmer tout le monde dans la situation de crise que chacun peut vivre, et nous savons tous comment les médias, scandaleusement utilisés dès l’ouverture de l’enquête, sont friands de ce genre de termes.

La billetterie « spéciale » existe depuis des lustres, et comment nous faire croire, qu’au travers des différents régisseurs, directeurs des affaires culturelles et élus ayant travaillé pour la ville, on découvre tout d’un coup cette pratique, connue de nous tous pour sa billetterie particulière ?

Nous devrions tous être concentrés sur la réussite du nouveau Méliès. Au lieu de cela, c’est la haine et le soupçon qui circulent, comme s’il était impossible d’accepter que l’homme et l’équipe qui ont initié et porté le projet d’extension soient à leurs postes lors de son inauguration. Table rase !
Pourquoi ?

un projet

En s’attaquant de façon répétée à l’un et aux autres, ne serait-ce pas le projet lui-même qui serait visé ?

Nous le craignons… sinon pourquoi un tel acharnement ?

Que reproche Dominique Voynet au Méliès ? « Sa programmation élitiste, je n’ose pas dire bobos montreuillois », disait-elle dans Le Monde en juin 2012…

Équiper ce nouvel espace d’un véritable accueil, d’une salle d’exposition ou salle pédagogique, d’équipements qui aident à comprendre et aimer le cinéma, est-ce trop demander dans une ville de plus de 100 000 habitants ?

Créer un cinéma innovant, ouvert sur la ville et sa diversité, montrer plus de films, les accueillir sur une plus longue durée, offrir aux Montreuillois des débats riches et nourris, inscrire le cinéma dans un accès large des écoliers et lycéens à la culture, est-ce « élitiste » ?

Si c’est cela être "élitiste", alors nous le sommes, « élitistes », mais pour tous. Le meilleur du cinéma pour tous, c’est cela le projet du Nouveau Méliès. C’est cela notre projet.

Oui, nous voulons le meilleur du cinéma pour tous. Les Montreuillois possèdent une concentration élevée de fraternité. On ne la détruira pas si facilement en orchestrant un feuilleton à sensations fondée sur des fictions successives.

Un film ne peut pas exister dans un rapport administratif, c’est un récit de chair et de sang qui nous laisse entrevoir la matière de notre réel.

Oui, nous voulons que les enfants de cette ville puissent continuer à rêver, et à inventer, au travers d’une programmation spécifique très souvent (trop ?) montrée en exemple.

Oui, nous continuerons à nous battre pour faire exister ce projet que nous défendrons pied à pied.

Les semaines à venir vont sans doute être pénibles, d’abord pour le personnel du cinéma, miné par les accusations répétées et un climat de maltraitance indigne de notre ville ; pour les spectateurs que nous sommes : comment aller sereinement voir un film sous l’œil de vigiles censés empêcher les suspendus de s’approcher du Méliès ? Pour le cinéma municipal d’Art & Essai, enfin, dont l’avenir n’est pas assuré…

Nous comptons sur votre réactivité et sur votre mobilisation. À suivre…

Je signe la pétition ! Je partage la pétition !


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