L’été, les expulsions de sans-papiers continuent

Publié le samedi  22 juillet 2006
Mis à jour le lundi  9 octobre 2006
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Comme vous le savez peut-être, nous n’avons pas réussi à empêcher l’expulsion d’Aminata, lycéenne de Sarreguemines.
Mais on continue. Pour elle, dont on demande le retour pour la rentrée des classes. Et pour tous les autres.

Un léger mieux concernant les deux lycéens chinois de Paris : le TGI a décidé ce matin de les libérer du centre de
rétention et de les assigner à résidence chez leurs parents jusqu’au 29 juillet.

Deuxième expulsion d’une lycéenne sans papiers, malgré la mobilisation

LEMONDE.FR | 21.07.06 | 09h45 • Mis à jour le 21.07.06 | 09h45

Cette fois-ci, la mobilisation du Réseau éducation sans frontière (RESF) n’aura pas suffi. Ils étaient pourtant une cinquantaine à être venus, jeudi 20 juillet, à l’aéroport de Roissy pour tenter d’empêcher l’expulsion d’Aminata Diallo vers Bamako, au Mali. En vain. Après Abdallah Boujraf début juillet, la lycéenne malienne de 19 ans est le deuxième jeune scolarisé à être expulsé.

"Il s’agit de la seconde expulsion - à notre connaissance - de lycéens sans papiers. La première avait été Abdallah, lycéen marocain de 19 ans. La semaine dernière, une famille roumaine de Châteauroux a également été expulsée avec leur enfant collégien", a expliqué Richard Moyon, porte-parole de RESF.

Aminata, qui a bénéficié d’une réinscription dans son lycée pour l’année prochaine, avait été interpellée il y a quinze jours et placée au centre de rétention de Geispolsheim (Bas-Rhin). S’étant vue refuser un visa d’études par l’ambassade de France au Mali parce qu’elle n’avait pas le bac, elle s’était rendue à Sarreguemines, où vit un oncle naturalisé français, avec un visa de touriste pour y passer le bac, avec pour "seul objectif de faire un BTS de commerce", selon Eric Schultz, coordinateur de RESF pour le Bas-Rhin. Elle a embarqué le matin de l’aéroport de Strasbourg pour Roissy. Son vol pour le Mali est parti vers 17 heures.

"ON EST TOUS DES MALIENS"

Dans un communiqué publié jeudi soir, le ministère de l’intérieur affirme que "la situation de cette jeune adulte arrivée en France il y a moins d’un an ne relève aucunement du champ d’application de la circulaire du 13 juin" sur la régularisation des parents sans papiers d’enfants scolarisés en France."Bien que née en France en 1986, Aminata Diallo a passé son enfance et son adolescence dans son pays d’origine", souligne le communiqué, et n’est arrivée en France "qu’en 2005 sous couvert d’un visa de tourisme".

Le président du MRAP, Mouloud Aounit, ainsi que des élus d’Aubervilliers, de Seine-Saint-Denis et du conseil régional d’Ile-de-France étaient présents et ont crié :"On est tous des Maliens", ou "Non, non, non aux expulsions !" "Chaque personne expulsée est une tache sur la conscience du ministre de l’intérieur et du médiateur", s’est indigné Mouloud Aounit.

Aussitôt après son expulsion, le syndicat lycéen FIDL a qualifié de "honte" cette expulsion. "La FIDL est indignée de cet acte inhumain. Si Aminata avait été championne de sport plutôt que simple lycéenne, aurait-elle été expulsée ?"

François Hollande, Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn ou encore Marie-George Buffet sont également intervenus pour tenter d’empêcher l’expulsion. "Ce que je craignais est en train de se produire, le ministre de l’intérieur procède à des expulsions en profitant des vacances d’été", a déploré M. Strauss-Kahn. "Il me paraît totalement invraisemblable que cette jeune fille née à Aubervilliers et parrainée par les élus de cette ville soit renvoyée au Mali", a dit pour sa part Mme Buffet.

Sans-papiers : une expulsion annulée

© Le Nouvel Observateur

La justice a annulé l’expulsion d’une mère marocaine sans-papiers, interpellée lundi et séparée de son bébé.

Sabah Hamioui, 26 ans, ne sera finalement pas expulsée. Le tribunal administratif de Nantes a annulé vendredi 21 juillet la décision d’expulsion prise trois jours plus tôt par le préfet du Maine-et-Loire à l’encontre de cette jeune mère marocaine sans-papiers résidant à Cholet (Maine-et-Loire).

Un titre de séjour provisoire lui sera délivré jusqu’à un nouvel examen de sa situation. Sabah Hamioui avait été séparée quatre jours de son bébé de cinq mois après son interpellation lundi.

A l’énoncé de la décision du tribunal, Sabah Hamioui s’est dite "très heureuse" et est tombée en pleurs dans les bras de son avocate, Me Anne-Pascale Lamy-Rabu. Mais selon cette dernière, il ne s’agit que d’une "moyenne victoire". "Ce n’est pas du tout terminé car elle est toujours en situation irrégulière et doit refaire une demande (de titre de séjour) à la préfecture du Maine-et-Loire", a déclaré l’avocate. La préfecture a un mois pour faire appel de la décision du tribunal administratif.

Mobilisation

Sabah Hamioui avait été assignée à résidence pour 15 jours par le juge des libertés et de la détention à Angers. L’annonce de son interpellation, lundi, avait été relayée mercredi juillet par un comité local de soutien aux sans-papiers.

Michel Le Cler, membre de ce comité, avait expliqué que Sabah Hamioui avait "quitté brutalement Cholet dans un fourgon de police sans avoir pu voir ni son bébé, ni son compagnon".

"La maman a dû interrompre son allaitement." "C’est un scandale", s’indignait le militant, "ce sont des méthodes inqualifiables. On ne peut pas admettre ces expulsions, alors qu’il y a des recommandations ministérielles qui permettraient de prendre en considération les cas humains". Le comité de soutien souligne que Sabah Hamioui est arrivée en France en 1999 en situation régulière, avec un visa Schengen renouvelé jusqu’en 2002.

Cette année-là, elle n’était plus mariée avec un Franco-Marocain et est passé de ce fait en situation irrégulière. Elle vit depuis deux ans avec son nouveau compagnon, également marocain, qui lui dispose d’un titre de séjour en règle et travaille en CDI pour une société d’abattage de volailles.

Sabah Hamioui s’était présentée le 13 juillet à la préfecture pour faire régulariser sa situation, mais l’arrêté de reconduite à la frontière avait été signé trois jours plus tôt, a précisé Michel Le Cler.

Pour contacter le Réseau éducation sans frontière, écrire à resf.info chez rezo.net


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