A ce sujet, on peut également signaler la parution d’un livre : UNE LANGUE SANS QUALITE, par Cecile CANUT,
maître de conférences à l’université Paul-Valéry Montpellier III.
Le lien communément admis entre langue et nation, langue et culture ou
"ethnie", langue et identité, qu’a voulu entériner le rapport Benisti,
préalable à la creation d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité, ne
doit-il pas être remis en question ? Comment laisser penser qu’on devient
"délinquant" parce qu’on ne parle pas francais à la maison ?
Répondre clairement à ces questions nécessite un detour par la notion de
"langue" qui semble s’être glissée dans le rôle descriptif et explicatif que
tenait la "race" au XIXe siècle, avec les risques que l’on sait. Il faut
remonter, pour la démonter, aux idéologies sous-jacentes afin de comprendre
l’exaltation des qualités attribuées à la langue. Est-ce qu’au-delà d’en
faire un objet scientifique, les sciences humaines n’ont pas une part de
responsabilité dans l’homogénéisation, la réification, et finalement
l’essentialisation des langues, et, à partir de là, dans la facilitation des
usages abusifs qu’en font les politiques ?
Cécile Canut, Une langue sans qualité, Ouvrage publie avec le concours de l’universite Paul-Valery - Montpellier
III, ISBN 978-2-915806-48-9, 150 pages, 18 euros.