Les avions volant la nuit et durant les mois d’hiver contribuent de manière disproportionnée aux changements climatiques, rapporte une nouvelle étude publiée dans le magazine britannique Nature.
Les chercheurs affirment que la traînée de condensation produite par les avions volant à haute altitude a des impacts contradictoires : elle contribue à l’effet de serre en agissant en quelque sorte comme une « couverture  » qui empêche la chaleur de s’échapper mais elle a aussi l’effet contraire en reflétant la lumière du soleil vers l’espace. Même pendant le jour, l’effet de serre est plus important que la réflexion des rayons solaires.
Les vols nocturnes ont toutefois un impact beaucoup plus important sur l’effet de serre puisque le phénomène de réflexion diurne n’existe pas. Les vols entre 18h et 6h ne constituent que le quart des vols aériens, mais ils sont, selon l’étude, responsables de 60 à 80 % de l’impact sur le climat.
La saison joue aussi un rôle, puisque la plus grande humidité atmosphérique des mois de décembre à février dans l’hémisphère nord, où ont lieu la majorité des vols, amplifie le phénomène de traînée de condensation. Les vols hivernaux représentent 22 % du trafic annuel, mais contribuent à la moitié de l’effet de serre total.
Les 16 000 avions commerciaux en opération dans le monde émettent 600 mégatonnes de CO2 par an, résultat de leur consommation de 190 milliards de litres de kérosène. Alors que les émissions totales de l’Union européenne ont fléchi de 5,5 % (-287 mégatonnes) entre 1990 et 2003, les émissions du trafic aérien international de l’Union européenne ont connu une croissance de 73 % (+ 47 mégatonnes). Ce bond a été réalisé malgré une augmentation de l’efficacité énergétique des avions de 17 % depuis 1990. Rappelons que les émissions découlant de ce trafic ne sont pas jusqu’ici comptabilisées dans les bilans nationaux élaborés pour le protocole de Kyoto.
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