Nous nous demandons souvent comment le néolibéralisme a pu vaincre tous ses adversaires en moins de trente ans jusqu’à former un horizon qui semble aujourd’hui indépassable.
Pour le comprendre, il faut sans doute étudier ses origines. Cette idéologie n’est que la dernière forme en date d’une conception anthropologique globale que l’Occident a élaborée depuis plusieurs siècles et qui a vraiment pris consistance à l’âge des Lumières. Elle pose que le monde social est régi par la préférence que chacun accorde à soi-même, par l’intérêt qui l’anime dans ses relations à autrui, par l’utilité de ses actions. La définition de l’homme comme « machine à calculer  » dépasse la sphère de l’économie et fonde une conception globale de l’homme qui entend normer non seulement le travail, mais aussi les formes de la pensée, les objets du désir et l’épanouissement des corps.
Le néolibéralisme contemporain est issu d’une anthropologie utilitariste dont l’histoire est encore en grande partie à faire. Christian Laval, philosophe et sociologue, chercheur à l’université Paris X Nanterre, en a posé les jalons dans son livre L’Homme économique. Essai sur les racines du néolibéralisme. Il présentera ses recherches et en débattra le
salle Mendès-France, 59 rue de la Solidarité Montreuil
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