Introduction
Le revenu universel refait surface en France dans le débat politique à l’occasion de l’élection présidentielle, alors que dans ce pays parmi les plus riches de la planète la pauvreté s’étend. Les minima sociaux sont très bas 1 et n’ont subi aucune revalorisation significative depuis le début du quinquennat de François Hollande. Le RSA est de 535,17 € par mois pour une personne seule, 802,76 € avec un enfant, 963,31 € avec deux enfants, et 214,06€ par enfant supplémentaire. Même s’il est cumulable avec l’allocation logement, le total reste inférieur au seuil de pauvreté équivalent à 1000 € par mois. Le RSA pour un couple sans enfant de 802,76 € est inférieur à deux fois le RSA pour une personne seule, en raison de sa non-individualisation. 2 Et plus du tiers des ayants droit au RSA n’y ont pas recours, tandis que les jeunes de 18 à 25 ans sont quasiment exclus du dispositif. Les inégalités ont augmenté tandis que le chômage a fortement progressé et que les pratiques d’ubérisation 3 sont apparues. Les politiques publiques construites sur la théorie de l’offre (cadeaux aux grandes entreprises sans contrepartie) ont donc aggravé la situation de millions de gens. Nous avons aujourd’hui en France et dans l’Union européenne une situation insoutenable. En France, 8,8 millions de personnes vivent avec moins de 1000 euros par mois, le nombre de personnes sans emploi est selon les statistiques entre 3,5 millions et 6 millions, et un très grand nombre de chômeurs sont des chômeurs de longue durée et ne perçoivent aucune allocation.
Téléchargez le fichier suivant pour la suite de cet article :