Climat et structure de la société

Des ruptures nécessaires
Publié le samedi  25 novembre 2006

popularité : 7%

Jacques Cossart a présenté le 24 novembre àMontreuil une conférence sur les actions politiques qu’appelle le réchauffement climatique.
A la demande de notre comité, il a largement fait référence au "Facteur 4". Nous publions ici les notes préparatoires qu’il a accepté de nous confier.
Le texte qui suit n’est donc pas àlire comme un véritable article, mais comme le simple support tout juste mis en forme d’une intervention orale. Ceux qui ont assisté àcette conférence très vivante pourront apprécier la distance prise au cours de la soirée de l’écrit àl’oral.

La crise du climat est un référent planétaire, interférant sur l’ensemble du genre humain. Les changements climatiques provoqués par les émissions anthropiques de gaz àeffet de serre, principalement le gaz carbonique, accroissent le nombre et la violence des sécheresses, tempêtes, canicules, inondations ; ils sont une menace très grave pour la planète et l’humanité. Selon de très nombreux rapports scientifiques, une insécurité climatique généralisée semble s’installer. Les sociétés les plus pauvres sont celles dont les capacités d’adaptation sont les plus faibles (GIEC, Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat).

Les savoirs sur cette crise ne manquent pas, grâce aux solides dossiers établis par le GIEC et d’autres groupes d’experts. Par exemple, il est scientifiquement établi que la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre, qui était de l’ordre de 280 ppm (parties par million en volume) en 1750, àl’orée de la révolution industrielle en Occident, atteint àprésent 383 ppm et augmente àun rythme de 2 à3 ppm par an, jamais atteint au cours des 600 000 dernières années d’après les renseignement issus des carottages glaciaires. On sait aussi qu’àpartir d’environ 450 ppm, le phénomène deviendra incontrôlable ; le système climatique est instable et peut donc s’emballer bien avant la fin du siècle. Le Groupe de travail français « Facteur 4  » s’est précisément fixé comme limite supérieure àne pas dépasser. Compter sur l’épuisement des réserves de combustibles fossiles est irresponsable car, d’une part, c’est par les guerres et la pénurie pour les plus pauvres que le problème serait alors traité ; d’autre part, parce que la consommation des réserves prouvées suffirait àporter la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère au-delàde 450 ppm. Mais ces connaissances ne se traduisent pas par des mesures àla hauteur des enjeux.

Des ruptures sont nécessaires pour ralentir sans tarder puis inverser le processus. Le dégel brutal du permafrost libérerait de grandes quantités de méthane (puissant gaz àeffet de serre) dans l’atmosphère ; la fonte totale des glaces du Groenland, dont le rythme a plus que doublé en 10 ans, provoquerait une élévation des océans de 7 à8 mètres et stopperait le Gulf Stream. Les solutions techniques ne suffiront pas, des ruptures économiques et sociales sont indispensables. Cependant, en récupérant l’appel à« Sauver la Terre  », le discours néo-libéral laisse entendre que les solutions au problème du climat seraient extérieures àtout rapport de force ou d’intérêt, comme si le changement climatique était une menace anonyme sans responsable.

Les obstacles àces ruptures

Les blocages pour la mise en Å“uvre de ces mesures se renforcent mutuellement :

  • Ils sont d’ordre économique et financier, car des mesures àla hauteur des enjeux nécessitent une reconversion de la production et percuteraient tout particulièrement les intérêts des multinationales capitalistes, notamment ceux des compagnies pétrolières dont les profits explosent actuellement.
  • Ils ont un fort contenu idéologique : la confiance dans le seul progrès technique pour venir àbout des problèmes reste forte ; le dérèglement climatique est d’ailleurs utilisé aujourd’hui pour promouvoir l’énergie nucléaire, dans la mesure où elle limite les émissions des gaz àeffet de serre ; cette idéologie se retrouve souvent dans les organisations de travailleurs et dans les milieux d’ingénieurs et de techniciens.
    Le scepticisme et le fatalisme, dans les pays du Nord en particulier, cachent souvent des refus d’abandonner aujourd’hui les facilités délétères du confort technique, d’autant que les mesures àprendre n’agiront que selon une temporalité différée.

Quelles alternatives ?

Une véritable prise en compte des risques climatiques devra reposer sur :

Un large débat démocratique, auquel devront participer des collectivités locales, des groupes d’experts, des mouvements associatifs, des medias ;

  • Des mesures locales et nationales : en France, le Plan Climat est bien trop timide. La réduction des émissions de gaz àeffet de serre doit plutôt s’inspirer des mesures proposées par l’association Négawatt : plan massif d’isolation des habitats (1/3 des émissions) ; relocalisation des activités, développement des transports en commun et réduction globale des transports (1/3 des émissions) ; développement massif des énergies renouvelables, de la cogénération et de l’efficacité énergétique dans l’industrie ; mise en Å“uvre de techniques agricoles biologiques.
  • Des mesures globales, car seules des mesures internationales d’envergure planétaire, décidées en commun, peuvent agir sur le macro système climatique. C’est, notamment le but des taxes globales dont un des objets est, précisément, le financement des biens publics mondiaux, comme le climat. Le protocole de Kyoto est un premier pas – bien timide – dans la bonne direction, mais avec les « permis de polluer  », la loi du profit se voit indà»ment confier la gestion des dégâts dont elle est responsable. On est donc loin du « gouvernement mondial du climat  ».
  • Une pression de la société sur les pouvoirs publics. Les Etats peuvent seuls imposer les mesures nécessaires, telle la limitation des émissions de gaz àeffet de serre, mais c’est aux forces de la société, au nom des périls àvenir, qu’il incombe de faire pression sur les Etats, inactifs et soumis au lobbying intense de groupes capitalistes privés.

Que penser du facteur 4 ?

L’affaire est ancienne puisqu’elle remonte au premier rapport du Club de Rome, créé en 1968 et qui publie en 1972 son fameux rapport Meadows « Halte àla croissance  » qui alerte sur les conséquences de la poursuite des tendances de l’époque dans plusieurs domaines dont la pollution et l’épuisement des ressources naturelles, en avertissant que sur les 100 années suivantes (2070), les limites de croissance seront atteintes.

Le créateur de l’institut allemand Wupppertal et deux chercheurs de l’institut états-unien Rocky Mountain expose, en 1997 dans un rapport au Club de Rome, le concept de « facteur 4  » dans lequel en se basant sur plusieurs dizaines de rapport scientifiques, qu’il était indispensable et possible de quadrupler la productivité des ressources.

Lors de la 20ème session plénière du GIEC, Jean-Pierre Raffarin déclare qu’il faut diviser par 2 la production de GES (gaz àeffet de serre). Depuis le « facteur 4  » vise les GES.

En aoà»t 2006, le groupe de travail désigné sous le nom de « Division par quatre émissions de GES de la France àl’horizon 2050  » a rendu un rapport que l’on peut consulter àl’adresse indiquée en note1.

Le rapport rappelle que l’énergie est àl’origine de 70 % de l’émission des GES et que s’attaquer àla réduction de ces émissions exige des changements profonds dans le domaine technologique et dans celui des comportements.

Le GIEC nous affirme que pour stabiliser à450 ppm la concentration atmosphérique en CO2, il faut avoir réduit les émissions annuelles en 2050 à4 Gt de carbone, soit, pour une population actuelle de 6,5 milliards d’habitants, 0,6 t de carbone par habitant et par an. La France, avec 61 millions d’habitants, aurait droit, pour une répartition proportionnelle au nombre d’habitants, à38 Mt de carbone, c’est-à-dire une division par quatre par rapport àses émissions actuelles (140 Mt C).

Ce sont làdes données ou remarque fort peu contestables, àla condition que l’on ne s’arrête pas àcette sorte de vÅ“u émis auprès de « divinités  » difficilement accessibles. Or, ce n’est pas le cas, bien tendu. Par exemple, le rapport souligne que le premier responsable de l’émission de GES en France est le secteur des transports qui produit 26 % du total (en augmentation du quart depuis 1990). S’imagine-t-on une seule seconde que l’appel àla citoyenneté des entreprises va produire une réduction drastique, pourtant totalement indispensable ? Les entreprises ont pour « mission  » de maximiser leurs bénéfices, elle la remplisse très bien. Seule la puissance publique, au sens large c’est àdire l’expression des citoyens, peut définir les priorités, réglementer, interdire, taxer, etc. Il s’agit bien d’une perturbation directe du fonctionnement du système dans lequel nous sommes, il s’agit bien de ne pas laisser « la concurrence libre et non faussée ».

Le Groupe « facteur 4 » établit, au vu des divers scénarios qu’il a étudiés, trois séries de conclusions regroupées en interdits, incontournables et opportunités.

a) Des « interdits  » : différer la mise en place d’infrastructures compatibles avec les fortes économies d’énergie àréaliser, notamment dans le bâtiment et les transports, consommer de façon importante des énergies fossiles àdes fins thermiques, consommer de façon importante des énergies fossiles pour produire de l’électricité, sauf si cette production est couplée avec du CSC (captage et stockage géologique du CO2) et si celui-ci a été considéré comme acceptable du point de vue environnemental, maintenir la prépondérance du pétrole dans les transports.
b) Des « incontournables  » : accroître l’efficacité énergétique dans tous les secteurs, et particulièrement dans l’habitat existant, économiser l’électricité en usage « de pointe  », modifier structurellement les comportements et les infrastructures dans les transports, transformer l’offre, en ayant un recours privilégié aux technologies non émettrices de gaz àeffet de serre, àvenir ou déjàdisponibles, telles que les énergies renouvelables et le nucléaire.
c) Trois opportunités, basées sur des évolutions ou « ruptures  » technologiques qui pourraient s’avérer indispensables si l’application des principes « interdits  »/« incontournables  » précités ne suffisait pas : développement de technologies TBE (« très basses émissions  ») pour la consommation d’énergie dans toutes les activités humaines, stockage de l’électricité et/ou développement des usages de l’hydrogène.

À partir de ces constats, le Groupe « facteur 4  » établit, de manière consensuelle, trois séries de mesures qui doivent être prises par les pouvoirs publics pour parvenir, en 2050, àl’objectif voulu :

a) la mise en œuvre rapide de politiques et mesures qui permettront d’asseoir les
« incontournables  », de façon progressive et acceptable,
b) un investissement massif dans la R&D, indispensable pour atteindre les « ruptures  »
technologiques et, pour la France, d’en obtenir une maîtrise commerciale, le moment venu,
c) l’incitation àla mise en œuvre rapide des résultats de cette R&D, par exemple par la création d’infrastructures, l’intégration dans des politiques publiques, etc.

Par contre il n’y a pas eu consensus sur les trois mesures suivantes :
a) la répartition des efforts entre demande et offre d’énergie,
b) le « mix  » énergétique futur, un consensus n’ayant pu être atteint au sein du Groupe sur la place future du nucléaire et du CSC,
c) la nature des moyens àmettre en œuvre.

On voit bien, àl’examen de ce qui précède, làoù s’arrête le consensus, àla limite politique qui comporte sa dose idéologique. Tant qu’il s’agit des analyses scientifiques tout le monde, pour ceux qui ne sont pas aveuglés par des partis pris idéologiques, est, peu ou prou, d’accord. Ce n’est pas anodin, dans la mesure où on peut dire que le constat d’ordre scientifique est établi.

S’agissant de l’offre d’énergie, dans le Groupe, qui n’est qu’un reflet de notre société, on rencontre toutes la gamme des positions, sur le nucléaire, le progrès technique, les réserves naturelles etc. C’est donc ànous, citoyens, d’intervenir pour, par exemple, discuter de l’opportunité de développer le nucléaire (incontestablement favorable àla réduction de l’émission de GES) alors même, par exemple que la solution pour le traitement des déchets n’est pas trouvée. Dès lors, toujours comme exemple, nouveau débat entre ceux qui prétendent que les progrès technique apportera la solution et ceux qui exigent le respect d’un minimum de principe de précaution ?

Cependant, cela ne change rien quant àl’absolue nécessité de réduire les émissions de GES. Il est bon aussi, àcet égard d’avoir en tête les disparités devant lesquelles on se trouve, elles renvoient parfaitement au type de société dans laquelle nous vivons. Les chiffres qui sont donnés ici sont ceux qui sont publiés dans le dernier « Rapport mondial sur le développement humain  » connu, celui de 2005 et se rapportent àl’année 2002. Les ordres de grandeur sont, aujourd’hui malheureusement les mêmes.

Il convient de noter que le groupe de travail s’est inscrit dans une démarche visant àne pas altérer le confort de vie (en France) actuel ni àcompromettre la croissance. Il va de soi que ce dernier objectif est pleinement discutable

Emissions de dioxyde de carbone

En tonnes par habitant

19802002% du total mondial
PMA [1] 0,1 0,2 0,4 %
Afrique sub-saharienne 1,0 0,8 1,9 %
OCDE, haut revenu 12,2 13,0 46,2 %
Etats-Unis 20,0 20,1 24,4 %
France 9,0 6,2 1,6 %
Allemagne 9,8 3,4 %
Japon 7,9 9,4 5,2 %
Chine 1,5 2,7 12,1 %
Inde 0,5 1,2 4,7 %
Amérique latine, Caraïbes 2,4 2,4 5,6 %

Ce tableau met clairement en évidence la sur-pollution de quelques pays àhaut revenu et, en tout premier lieu, les Etats-Unis ; mais on voit aussi la part que prend la Chine dans les émissions mondiales et celle que ne va pas manquer de prendre l’Inde dans les décennies àvenir.

Les solutions techniques semblent exister

Quelques mots des « triangles de stabilisation  ». Robert Socolow est chercheur àl’université de Princeton. Il a eu l’idée de tracer sur un même graphique deux courbes portant sur la période 2000 à2060, l’une trace l’évolution des émissions de carbone dans un scénario statu quo, l’autre dans le scénario de stabilisation qui conduirait, en 2060, àune émission équivalente àcelle d’aujourd’hui (7 milliards de tonnes de carbone en 2004). Il divise la surface entre ces deux courbes en 15 triangles représentant chacun 15 chapitres possibles d’intervention, chacun étant susceptible, s’il était appliqué entièrement, d’engendrer une réduction, sur la période, de 1 milliard de tonnes par an. Soit une réduction annuelle, dans l’hypothèse maximum, de 15 milliards de tonnes àl’horizon 2050. Ses travaux ont été publiés dans la revue Science en décembre 2004 et semble avoir rencontré un assez fort écho dans la communauté scientifique.

Les quinze stratégies de mesures regroupées en 3 chapitres :

a) Economies d’énergie

  • Diviser par 2 la consommation des véhicules (taille et nouveaux moteurs)
  • Diviser par 2 la distance parcourue par véhicule (urbanisme, transports en commun)
  • Diminuer de 25 % l’énergie pour chauffage etc.
  • Augmenter de 50 % l’efficacité des centrales au charbon

b)« Décarbonisation  » de l’électricité et des carburants

  • Remplacer le charbon par le gaz dans les centrales (1/2 de CO2)
  • Séquestrer le CO2 émis par les centrales
  • Séquestrer le CO2 émis pour la production d’hydogène
  • Séquestrer le CO2 émis par les raffineries
  • Utiliser l’énergie nucléaire
  • Remplacer dans les usines le charbon par des éoliennes (X 50 le parc actuel)
  • Remplacer dans les usines le charbon par des panneaux solaires (X 700 le parc actuel)
  • Produire de l’hydrogène grâce aux éoliennes (X 100 le parc actuel)
  • Produire du carburant àpartir de biomasse (X 50 les surfaces actuelles = 1/6 des surfaces cultivables)

c)Puits de carbone

  • Stopper la déforestation et planter entre 250 et 400 millions d’hectares
  • Gestion écologique de l’agriculture (production de milliards de tonnes)

Quid des pays du Sud ?

Les quelques données qui sont indiquées ici mettent suffisamment clairement en évidence les problèmes posés.

a) Pour les pays dits émergents.

C’est évidemment, en premier lieu, en raison des quantités en cause, le cas de la Chine et de l’Inde. Paradoxalement, la question pourrait trouver une réponse plus facile àmettre en œuvre que dans les pays industrialisés. Par exemple le parc de véhicule et de bâtiments àadapter est sans commune mesure avec celui des pays du Nord. On sait, par exemple, que la Chine a des siècles de réserves de charbon. Pour autant qu’il ne soit pas exploité dans les conditions désastreuses actuelles et que son utilisation donne lieu àcaptage et stockage, la production de CO2 serait considérablement réduite. Il en va de même pour toutes les mesures de protection qui sont imaginées et qui se heurteront àun existant considérablement plus réduit.
Une partie importante de la question tient donc àla mise en Å“uvre des mesures et àleur financement. Aussi deux dispositifs s’imposent de toute urgence restaurer le climat et donc sauver la planète :
Une réforme radicale de l’Organisation des Nations Unies pivot du droit international et de son respect.
La mise en place urgente, au niveau mondial de taxes uniformes capables de produire 1 000 milliards de dollars.

b) Pour les pays les moins avancés

On a déjàsouligné que ces pays sont beaucoup plus vulnérable que les « pays riches  » au réchauffement de la température (réchauffement supérieur aux 2° évoqués, famine, disparition par submersion de plusieurs zones etc.

Ces pays sont, évidemment, dans la plus totale incapacité de faire face àde tels cataclysmes, seules les deux mesures qui viennent d’être rappelées sont susceptibles de faire face àla situation.
Il convient de noter que le dispositif relatif aux PMA peut être vu comme de justes mesures pour rétablir un « ordre  » injuste mais aussi comme, tout simplement, une mesure indispensable de sauvegarde pour les pays du Nord eux-mêmes et leur habitants.

c) Pour les pays avancés

Pour les habitants des pays du Nord comme ceux du Sud, il y a un vaste programme de formation àsoutenir. Il ne faut donc pas diminuer la part de l’éducation dans les richesses produites mais, au contraire, la développer largement.

Il convient de mettre en œuvre un vaste programme relatif, notamment, aux transports et àl’aménagement du territoire, àl’agriculture, au monde paysan àl’alimentation. Il va de soi, d’ailleurs, que ces préoccupations valent pour la planète entière.

Conclusion

La préservation du climat est essentielle pour la planète et ses habitants actuels et futures. Sans une lutte déterminée de tous les citoyens pour imposer ce qui doit l’être on peut être assuré que les propriétaires des entreprises qui, directement ou indirectement, sont le fait générateur de la production des GES, ne feront rien qui pourrait détériorer les résultats de leurs comptes d’exploitation, sauf ày être contraints par les pouvoirs publics qui en auront reçu injonction des citoyens.
À cet égard, il convient sans doute que nous prenions appui sur ce qui ressemble àun moment favorable de l’histoire pour ce faire. La publicité considérable donnée au Rapport Stern en est une parfaite illustration.
Nicholas Stern est un homme du sérail qui ne peut guère être soupçonné d’appartenance àune officine radicale. Il est aujourd’hui l’un des tout premiers fonctionnaires du ministère des finances britannique. Il a été le Chef économiste de la Banque mondiale après Joseph Stiglitz àqui il a succédé pour trois ans en 2000. Le Premier Ministre britannique a largement soutenu la production de son rapport intitulé « l’économie du changement climatique  ». Il a bénéficié de supports considérables lui permettant d’établir son énorme rapport de près de 600 pages, particulièrement documenté2. Ce n’est pas le lieu, ici, d’analyser ce Rapport. Disons cependant qu’il affirme, avec un luxe de démonstrations comme on peut l’imaginer, que l’avantage net, d’ici à2050 entre ce qui dénommé le scénario BAU (business as usual) et un scénario maintenant, sur toute la période, la production de CO2 àson niveau actuel, que le gain se chiffrerait à2 500 milliards de dollars au moins ! Si l’examen du dossier est pris sous l’angle coà»t, d’ici àla fin du siècle, dans le scénario BAU, le rapport le chiffre àquelque 5 500 milliards de dollars.

Jacques Cossart


[1Pays moyennement avancés


Commentaires

mercredi 6 décembre 2006 à 23h47

Si vous me communiquez un mail ou je peux vous faire parvenir le dossier sur lequel je travaille vous verrais que certains tentent d’Å“uvrer dans le bon sens. Tout n’est pas perdu réfléchissons àun moyen d’attirer l’investissement industriel, un terrain sur lequel il n’a pas encore sévit et imaginons le cadre dans lequel il faut les contraindre pour canaliser leurs appétits de dividendes.
Soyons créatifs sur les structures àmettre en place plus que sur la dialectique et nous aurons commencé àfaire un pas dans cette bonne direction que vous défendez courageusement :
de même que : "rien ne sert d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer." nous pouvons également dire que "la peur n’écarte pas le danger", par ailleurs "la confiance n’exclut pas le contrôle…" un peu de matière àla méditation sera ma contribution pour ce soir au débat. Pour le reste ma petite association APDi Climat Méditerranée vous invite àpoursuivre ce débat avec les quelques solutions de Gestion intégrée que nous proposons.
étonnez moi en acceptant de communiquer avec nous ( pas comme Mulot et les autres qui ne pensent qu’àoccuper l’espace médiatique qui me fait défaut) .

Au fait APDi ça veut dire Accueil Promotion et Développement d’Idées.
Demandez le programme !!!

C’est avec joie que je vous accueille, sans rire je voudrai ne plus être le prophète avec son bâton de pèlerin presque seul dans un désert d’indifférence.
Ce n’est pas vraiment d’intelligence dont nous manquons, juste d’imagination .
Nos dossiers sont en PDF et je vais tenter de vous les faire parvenir par : dfaugeron chez attac.org
cordialement
Claude Berdaguer
Pdt. d’APDi Climat Méditerranée

Logo de Info+
samedi 25 novembre 2006 à 20h58 - par  Info+

EUROPE : le PLAN A+

MERCREDI 29/11/06, SUR LE SITE DE L’EURODEPUTE VERT GERARD ONESTA : PRESENTATION DU « PLAN A+  » POUR UNE RELANCE DU PROCESSUS CONSTITUTIONNEL EUROPEEN.

http://www.onesta.net/

A ceux que ça intéresse, voir aussi d’un autre eurodéputé vert, Alain Lipietz, l’intégralité de son texte publié cette semaine dans le monde sous le titre : "L’EUROPE, TELLE QUE NOUS L’AVONS PERDUE". La Constitution aurait été appliquée au 1er novembre. Et toutes les causes que défendaient les partisans du non y auraient gagné.
http://www.lipietz.net/spip.php?article1944

Vous en souhaitant bonnes lectures …

Agenda

<<

2024

 

<<

Octobre

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
30123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
28293031123
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois