À L’ATTENTION DU COLLÈGE DES FONDATEURS D’ATTAC
COMMUNIQUÉ DE L’ASSOCIATION LES PÉNÉLOPES - Le 25 septembre 2006 -
Donnons au Collège des fondateurs une nouvelle forme à sa participation à Attac
Après en avoir débattu, l’association les Pénélopes ne postulera pas au Conseil d’administration d’Attac France. Depuis plusieurs mois, en effet, nous avons manifesté notre désaccord avec une liste bloquée de 18 fondateurs soumise à simple ratification des adhérent-e-s qui n’ont d’autre choix que d’approuver en bloc ou de rejeter en bloc.
Nous nous étions par conséquent prononcées pour une liste ouverte, faisant figurer tous les candidat-e-s du collège au conseil d’administration afin de laisser un véritable choix aux adhérent-e-s d’Attac dont nous considérons qu’ils et elles doivent pouvoir gérer et animer leur association, en cohérence avec les principes associatifs. Un principe auxquel nous ne voyons plus pourquoi il serait pertinent de déroger.
Aujourd’hui, la période de crise que traverse Attac devrait favoriser une transformation à la fois symbolique et réelle de la place des fondateurs. Réorganiser des élections en décembre pour les fondateurs est à notre sens une erreur. Cela réouvre, de fait, la discussion sur la place des fondateurs puisque, à nouveau, le collège doit se prononcer sur la composition d’une liste. Comment éviter, alors, que les désaccords sur cette question, qui existent depuis de longs mois, ne ressurgissent ?
Ils viennent ajouter de la confusion à l’élection des actifs, seule élection remise en cause après l’AG de Rennes.
Ainsi donc, avons-nous décidé, non pas dans un esprit de fronde, mais d’apaisement, de ne pas demander à figurer sur cette prochaine liste. Nous appelons, en outre, l’ensemble des fondateurs à entreprendre dès maintenant, une réelle réflexion sur leur place et leur rôle dans l’Attac d’aujourd’hui. Huit ans après sa création, Attac est forte de 220 comités locaux, de militant-e-s aguerri-e-s, attaché-e-s à l’indépendance de leur association. Ils et elles ont démontré dans la campagne contre le TCE, leur efficacité et leur détermination. Il est temps de lever la tutelle, réelle et symbolique, que les fondateurs exercent sur Attac par leur participation significative au CA, en termes de voix (18) et en termes de poids politique, d’expérience et de cumul de mandat.
Attelons nous à faire du Collège des fondateurs un organisme vivant, qui débat, qui propose, qui impulse pour mieux peser collectivement sur les politiques néolibérales. Revisitons nos modes de fonctionnement, posons sur la table nos accords et nos désaccords, simplement, pour parvenir à dépasser les pesenteurs, et définir un socle commun de valeurs et d’axes de luttes collectives. Débarassés de ce qui paralyse nos possibles coopérations, la lutte pour le pouvoir et ou le contrôle d’Attac, nous pourrions offrir un nouvel avenir commun à ce qui nous porte, certes de manière différente mais toutetois convergente, dans chacune de nos structures associatives et syndicales.
A tout mouvement d’éducation populaire il appartient d’analyser son fonctionnement, ses pratiques, à remettre en cause ce qui fait obstacle à son développement. Nos différentes histoires, nos cultures politiques et militantes variées n’ont pas fait obstacle à notre volonté de créer Attac et d’y vivre ensemble durant ces dernières années. Si nous voulons poursuivre cet épisode d’histoire partagée, ne nous laissons pas guider par de vieux réflexes identitaires fondés sur la raison du plus fort. Laissons vivre Attac, dans la diversité de ses membres actifs, en donnant une nouvelle forme à notre participation au projet d’Attac.
Michèle Dessenne, représentante de l’association Les Pénélopes au Collège des Fondateurs d’Attac France.
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